Expérimentation « Citoyenneté Active en Région Occitanie »

Expérimentation « Citoyenneté Active en Région Occitanie »

 

La volonté de la Région Occitanie d’engager un processus inédit de transformation démocratique et une politique publique de citoyenneté active innovante rencontre les objectifs du collectif Démocratie Ouverte et de son laboratoire. La Région et Démocratie Ouverte ont ainsi signé une convention cadre de recherche-action sur 3 ans, de début 2018 à fin 2020, autour de trois axes principaux : (1) la constitution et l’animation de communauté d’acteurs engagés, (2) l’expérimentation de dispositifs d’intelligence collective, de participation citoyenne et de co-décision et (3) l’acculturation interne (élus et directions) aux enjeux et pratiques de l’innovation démocratique. 

Cette expérimentation s’appuie sur la Charte Régionale de la Citoyenneté Active et sur la nécessité et les vertus d’un dialogue ouvert, continu et approfondi, constructif et apaisé, entre les citoyen·ne·s et les institutions élues qui les représentent.

Au sein de l’institution, l’expérimentation est pilotée par la Direction de la Coordination de l’Innovation, au sein de la Direction générale de la transformation de l’action régionale, et en lien avec le cabinet de la Présidente, Carole Delga. 

Objectif de l’axe 1 : créer une relation de confiance entre la Région et ses communautés d’acteurs engagés, afin de démultiplier l’impact des initiatives citoyennes sur le territoire et de nourrir les politiques publiques régionales. Il s’agit donc d’une « recherche-action » sur les méthodes qui permettent de constituer et d’animer de manière pérenne un petit nombre de communautés « pilotes », avec en ligne de mire, la volonté de dupliquer le modèle pour généraliser cette logique d’animation de communautés à toutes les directions opérationnelles de la Région. 

Qu’est-ce qu’une communauté d’acteurs engagés :

Il s’agit d’un groupe de personnes qui partagent un objectif de transformation d’un domaine d’intérêt collectif et qui sont déjà actifs et innovants dans ce champ d’action (citoyenneté, biodiversité, alimentation, etc.).

Ces personnes ont en commun : 

  • Des espaces physiques, pour formaliser leurs rencontres et faire des ponts, des synergies,
  • Des espaces numériques, pour confronter leurs idées et travailler ensemble en continu,
  • Des événements, pour communiquer sur leurs actions et assurer leur cohésion,
    • Des projets communs, qui s’appuient sur les 3 autres points. 

Ce que permet une communauté :

La communauté d’acteurs engagés, en travaillant directement avec les directions thématiques, contribue à donner et accompagner :

  • Une visibilité plus importante des membres de la communauté et de leurs actions, une valorisation de leurs initiatives,
  • La mise en contact des acteurs thématiques, par le partage d’expériences notamment,
  • Le développement d’un espace de rencontre entre acteurs, élu.e.es et agents,
  • Une participation de l’ensemble de ces acteurs à la co-construction des politiques publique.
Les effets :Les contraintes à surmonter :
– Accroître la confiance et la communication entre les acteurs,
– Améliorer l’élaboration des politiques publiques (dispositifs régionaux),
– Renforcer le maillage territorial autour de l’engagement citoyen,
– Expérimenter sans risques pour faire évoluer dans sa posture et ses pratiques.
– Prendre le temps pour faire vivre la communauté : organisation d’un
évènement et participation numérique régulières aux échanges,
– Accepter de partager le dispositif avec une personne hors de l’institution,
– Défiance, crainte d’ « instrumentalisation », affranchissement du lien
économique ou du financement.

Un modèle inspirant:

Ce modèle d’animation de communauté s’inspire du Middle Ground

Buts recherchés : faciliter les liens entre une organisation institutionnalisée et une ou des communauté(s), organisée(s) de façon horizontale. Le Middle Ground désigne la zone de contact entre les deux. Cette zone favorise l’expérimentation du « faire ensemble », en proposant un espace physique de rencontres et de construction d’idées, grâce à une communication partagée et des mises en synergie. 

La communauté d’acteurs engagés est gérée et organisée par un binôme de jardiniers : le “jardinier du territoire”, issu de la société civile, et un agent de l’institution, lié à une direction thématique, le “jardinier de la Région”.  Ils prennent soin de ce « terreau fertile » entre l’institution et les communautés, dans le but de favoriser l’émergence et la réalisation des projets et des synérgies.

Le portrait des jardiniers : 

  • Ils ont une bonne connaissance des acteurs de terrain axés sur la thématique (ils peuvent s’appuyer sur les annuaires et les cartographie d’acteurs existants dans la thématique ciblée -agriculture, alimentation, environnement …-),
  • Ils agissent avec diplomatie et ont une posture de médiateurs,
  • Ils poursuivent un objectif de neutralité pour partir des faits, des besoins réels locaux, avec une vision holistique du terrain.

Les rôles du binôme de jardiniers

Le travail des jardiniers s’axe autour :

  • Du co-portage des actions, pour faire vivre les échanges, relancer et structurer les membres de la communauté avec une animation physique et numérique de l’espace et de la communauté.
  • De « faire du lien » : les jardiniers ont une posture de facilitateurs, de connecteurs, pour faciliter la mise en réseaux dans une logique de co-développement des projets.

Comment ? 

Trois éléments sont incontournables:

  • L’importance des événements physiques : événements de la Région et portées par les acteurs du terrain, formation-action par exemple.
  • Faire place aux échanges et faire vivre le débat (par la valorisation des commissions citoyennes par exemple).
  • Alimenter les citoyens avec des informations de la Région ou des acteurs du terrain (par des lettres d’informations corédigées par exemple).

La mobilisation des différents cercles de la communauté :

  • Le 1er cercle des engagé·e·s : il est généralement composé d’une vingtaine de membres. Ils sont en lien direct avec le « jardinier du territoire », qui collecte leurs besoins et leurs propositions de synergies. Ils participent au besoin à des groupes de travail sur les enjeux identifiés à développer au sein de la communauté, les nouvelles synergies à mettre en place, et à l’organisation de l’événement annuel.
  • Le 2e cercle des informé·e·s : ce sont des personnes ayant un lien avec la thématique, mais qui participent ponctuellement aux échanges et aux évènements.
  • Le 3e cercle des citoyens: ce sont donc les citoyens au sens large, que l’on va mobiliser pour participer aux grands évènements afin de connaître le dynamique en place et de pouvoir potentiellement y contribuer plus directement, en rejoignant les autres cercles.

Le rôle de la Direction de la Coordination de l’Innovation (DCI) :

La rôle de la direction, ici la DCI, est un rôle de « cultivateur ». Elle accompagne la coordination des jardiniers, par :

  • L’identification des communautés existantes et les liens avec les démarches participatives (qui favorisent l’expression des besoins et des synergies à mettre en place),
  • La mise en place des relations entre l’organisation et les communautés,
  • L’accompagnement des binômes jardiniers en posture de facilitation, de transversalité,
  • L’aide à la décision de l’animation, par un éclairage, des conseils.

Les enjeux pour la Région :Les enjeux pour les Acteurs :
– La valorisation des actions participatives de la Région (partage des actualités)
– La participation aux événements organisés par la Région,
– La mobilisation des réseaux et des membres de la communauté aux démarches de citoyenneté,
– L’implication dans les outils sur le site participatif de la région Occitanie : Votations d’Initiative Citoyenne, Budgets participatifs et dans les différentes instances de concertations,
– Enjeux pour les directions thématiques d’implication citoyenne.
– Un lien plus direct avec l’Institution,
– La prise en compte intégrée et continue de leurs besoins réels,
– Accroître la visibilité de leurs actions, développer et essaimer leurs projets,
– Mieux mobiliser et encourager la participation de l’ensemble des publics aux événements mises en place,
– Mieux s’organiser et se coordonner par l’introduction et l’appropriation d’outils et de techniques collaboratives adaptés,
– Être en meilleure cohérence avec les politiques publiques pour s’inscrire dans un développement territorial global et une résolution partagée des enjeux sociétaux.

La prise en compte du contexte lié à l’épidémie de COVID est incontournable.

Les objectifs et dispositifs mis en place sont donc orientés vers les notions d’engagement, de solidarité et d’entraide entre les citoyens, mais également de partage d’informations et d’expériences autour de la question de l’organisation collective de demain, d’une société et d’un développement territorial plus qualitatifs, viables et durables.

Expérimentation en cours, à suivre!

6 minutes

Réseau des POTEs en Bourgogne-Franche-Comté

Le réseau des POTEs en Bourgogne-Franche-Comté

Gestion de la transition avec les Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique (POTEs) en Bourgogne-Franche-Comté


Cette fiche a été rédigée par Démocratie Ouverte en partenariat avec la Banque des Territoires.

Démocratie Ouverte vous propose également une fiche-ressource du retour d’expérience de la Région Bourgogne-Franche-Comté en format pdf et version imprimable.



Bourgogne-Franche-Comté – Lancement du réseau des POTEs (Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique)

Lancement du Réseau des POTEs en Bourgogne-Franche-Comté en octobre 2017


RÉSUMÉ


La Région Bourgogne-Franche-Comté s’est engagée dans une démarche permettant d’expérimenter une nouvelle approche complémentaire aux politiques de réglementations existantes plus classiques : les POTEs (Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique). Relais de pionniers, précurseurs d’innovations sur les territoires de la région, ce réseau de personnes a pour objectif de donner de l’élan à la transition énergétique à travers une dynamique collective régionale.



LE PROJET



La démarche des POTEs, relais et précurseurs d’innovations sur les territoires

A l’occasion du Débat National sur la Transition Energétique en 2013, la Région Bourgogne-Franche-Comté, en lien avec Energy Cities et l’ADEME Franche-Comté, avait souhaité s’appuyer sur des POTEs (Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique) pour porter le débat, révéler les porteurs d’initiatives et d’actions de transition énergétique. En parallèle, les agents de la collectivité avaient valorisé des portraits de ces pionners en utilisant des formats vidéos innovants. Cette étape avait permis de montrer que la transition énergétique était déjà en marche sur le terrain.

Par la suite, la Région Bourgogne-Franche-Comté a réaffirmé cette volonté de s’appuyer sur ces POTEs, reconnus comme des relais d’innovations sur les territoires et donnant de l’élan à la transition énergétique, dans le cadre de la stratégie « Bourgogne-Franche-Comté, région à Energie positive à l’horizon 2050 ». La Région s’est ainsi engagée en 2017, avec Energy Cities et en partenariat avec l’ADEME Bourgogne-Franche-Comté, dans une démarche exploratoire, expérimentale et itérative, de :

« Gestion de la transition avec les Pionniers Ordinaires de la Transition Energétique (POTEs) ».

Cette approche d’innovation sociale et de mobilisation des acteurs pionniers est née aux Pays-Bas. Elle fait le pari que la mise en réseau de précurseurs d’un territoire (les POTEs en Bourgogne-Franche-Comté) porte un potentiel créatif et d’innovation tel qu’il peut déclencher des changements de grande ampleur, ainsi que l’exige la transition écologique et énergétique. L’idée est de valoriser les précurseurs pour leurs nouvelles manières de penser mais aussi de les soutenir comme agents du changement et acteurs de l’amorçage de la transition.





Le rôle de l’Equipe « Gestion de transition avec les POTEs »

Dès mai 2017, la démarche est lancée lors d’un séminaire d’acculturation de 2 jours réunissant une vingtaine d’agents de la Région issus de différentes directions ainsi que d’une équipe d’Energy Cities. A l’issue du séminaire, une quinzaine d’agents de la Région s’est portée volontaire pour faire partie de l’Equipe « Gestion de la transition avec les POTEs », équipe opérationnelle d’animation du processus. Cette Equipe de Gestion des POTEs est constituée d’une équipe experte (Energy Cities, Pepik Henneman via son bureau Monsieur Lion et Philippe Schiesser), d’une équipe Région, et d’une équipe partenaire (l’ADEME). Son rôle est double : accompagner le groupe des POTEs et travailler en miroir de ce groupe. En effet, les membres de l’équipe réalisent des interviews, participent à l’organisation des rencontres, formalisent les réflexions et travaux de POTEs, communiquent, etc…

Parallèlement à la constitution de l’équipe, les référents internes et Energy Cities ont identifié des POTEs selon leurs expertises qualifiées dans leurs domaines de compétence : bâtiment, mobilité-transport, économie, agriculture, la biodiversité et l’eau, les déchets, la qualité de l’air et la santé, l’ESS, l’éducation et les lycées, la culture, la formation… Les POTEs sont par nature souvent impliqués dans différents secteurs d’activités et représentants de plusieurs types d’organismes. Ils s’investissent dans la démarche à titre personnel et non en tant que représentant d’une structure.

Au départ, seule une quarantaine de précurseurs/POTEs avait vocation à intégrer la démarche de Gestion de la Transition. L’équipe de Gestion des POTEs a alors procédé à la réalisation d’interviews d’une quarantaine de POTEs entre juin et septembre 2017 afin de leur présenter la démarche, de susciter leur intérêt, de capter leur façon de comprendre le développement de la région et leur vision du futur, mais aussi leur appréciation des innovations et des signaux faibles qui émergent sur le territoire régional ou sur leur propre territoire.





Un vivier de plus de 300 POTEs !

A ce jour la communauté des POTEs compte 300 membres ! La Région Bourgogne-Franche-Comté a organisé 4 visites des POTEs territorialisées sur diverses thématiques (écoconception à Côté d’or, Villages en transition à Nièvre, EnR participative et citoyenne dans le Jura ou sur l’occupation temporaire d’espaces délaissés pour repenser des lieux en transition à Doubs).

Le réseau existe depuis le 12 octobre 2017, date officielle de lancement de la 1 ère rencontre régionale à laquelle sont conviés les POTEs interviewés. A l’issue de cette rencontre, un programme d’animation a été co-construit. Aujourd’hui, il permet d’organiser des rencontres, des visites chez les POTEs, des supports d’animation (vidéos POTEs), une plateforme numérique d’échange et de partage intégrant une cartographie (ouverte fin novembre 2019). Grâce à ce programme, la deuxième édition d’un jeu-concours à destination des lycéens de Bourgogne-Franche-Comté « POTEs en herbe » a pu se faire pour sensibiliser les plus jeunes sur les questions de transition énergétique avec plus de 200 participants. Enfin, un webinaire a été organisé autour de la thématique « Les POTEs donnent de l’élan à la transition énergétique en Bourgogne-Franche-Comté » pour intégrer au sein de la communauté une formation-action en continue.

En 2020, avec plus de 1 000 nouveaux POTEs attendus, la démarche s’attachera à recruter de nouveaux précurseurs. A la suite des échanges entre les équipes d’animation des dispositifs TES-Transition énergétique et Sociétale en Pays de Loire (animé par le Collège des Transitions de Nantes) et Gestion de la transition avec les POTES en Bourgogne-Franche-Comté, la Région cherche aussi à renforcer la fertilisation croisée des démarches afin de croiser les regards et de faire dialoguer les deux expériences pour les enrichir mutuellement. De plus, Carine Dartiguepeyrou, une politologue, a mené une analyse des valeurs des POTEs à partir des interviews de plus 40 POTEs du 1er cercle.

Cette communauté élargie pourra s’appuyer sur un espace réservé de la plateforme participative, destiné à donner sens à ce réseau, à le faire vivre, échanger et essaimer dans le territoire. Un réel pari pour la Région Bourgogne-Franche-Comté !



CALENDRIER


Merci à Alexandra Perrin de la Région Bourgogne-Franche-Comté et Alexis Desvaux de Démocratie Ouverte pour la documentation de cette initiative de participation citoyenne innovante.

SATISFACTIONS / OBSTACLES


  • Le fait de s’appuyer sur des personnes qui ont des valeurs humanistes (valeurs altruistes, de partage, le sens du collectif…) et qui les partagent, qui s’intéressent et s’impliquent dans la démarche.

  • Miser sur le fait que la transformation du système passe par le rôle de précurseur des POTEs qui sont des agents du changement et qui testent concrètement sur le terrain des expériences de niches qui seront répandues plus largement demain

  • Faire le pari que la transition s’accélère en s’appuyant sur les POTEs qui possèdent une expertise qualifiée dans leurs domaines, en créant un dialogue avec les institutions aux côtés des politiques plus classiques

  • Mobilisation à l’échelle de la région et dans la durée s’avère être plus complexe que sur le papier.

  • En tant qu’institution, développer une approche d’expérimentation qui sort des chemins battus.



RÉSULTATS

300

membres au sein de la communauté des POTEs.



1000

Membres attendus pour l’année 2020 au sein de la communauté des POTEs.

15

agents composent l’équipe Gestion des POTEs



200

participants aux concours « POTEs en herbe » sur l’édition 2018-2019

4

visites territorialisées et inspirantes entre les POTEs



1

webinaire sur « Les POTEs donnent de l’élan à la transition énergétique en Bourgogne-Franche-Comté »


TEMOIGNAGE


Sans le savoir, nous étions POTEs. Il est bon d’être en contact et en liaison avec des personnes
qui sont porteuses d’initiatives et qui ont envie d’avancer.

Un POTE.Habitant de la Région Bourgogne-Franche-Comté


ASTUCE


Avoir confiance dans l’expertise qualifiée des POTES, se laisser surprendre par leur maturité et leur
humanité, parier sur la force de l’intelligence collective pour réaliser la transition énergétique et
écologique. Se faire confiance.

Alexandra PerrinDirectrice de la communication et des relations avec les citoyens


Pour aller plus loin

Une Région à énergie positive

La transition énergétique est une des priorités de la politique régionale. Devenir à terme « région à énergie positive », c’est-à-dire une région qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme, cela se prépare, s’invente, s’anticipe, s’expérimente. L’action régionale porte particulièrement sur l’efficacité…

Pour en savoir plus.



Webinaire avec les POTEs



CONTACT


  • Adresse (Région)

    Hôtel de Région – 4 square Castan, CS 51857 – 25031 BESANCON CEDEX

  • Population

    2,821 millions d’habitants

  • Porteur du projet

    Région Bourgogne-Franche-Comté et Energy cities

  • Personne référente

    Alexandra Perrin – Directrice communication et relations avec les citoyens
    07 77 16 46 91 / [email protected]



FICHE-RESSOURCE

Pour accompagner les territoires dans les démarches participatives, voici une fiche-ressource reprenant ce retour d’expérience en version PDF et imprimable.


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