En Occitanie, dans le Parc Naturel Régional du Haut Languedoc, le village de Lunas est un bourg rural entouré de collines boisées. Sa population est composée pour beaucoup d’anciens et de retraités, souvent seuls. Les activités sont surtout liées au tourisme estival du fait de la présence d’un espace nautique intercommunal. Cependant, beaucoup d’habitations restent vides et le parc immobilier tend à se dégrader.

Un projet porté par des habitants

Une discussion entre villageois, pour trouver un fournisseur commun de fuel dans la perspective d’une négociation des prix, a fait apparaitre la nécessité d’envisager plus largement la question du chauffage. En 2016, une dizaine de propriétaires interpellent la Mairie, qui connaissait alors des difficultés de chauffage dans la salle des fêtes et l’école. Une concertation est née, débouchant sur une analyse d’opportunité réalisée en mars 2017 par la Mission Bois Energie 34. Puis propriétaire privés, Mairie et associations locales ont décidé de se regrouper au sein d’une association dont le but serait de faire émerger un projet de chauffage collectif à partir d’une ressource abondante sur le territoire : le bois.

Une première consultation informelle des propriétaires fait apparaitre qu’un tiers des maisons sont équipées d’une distribution de chaleur par radiateurs à eau, un tiers par des appareils électriques fixes et un tiers, occupés l’été,  par une simple cheminée ouverte.

Des rencontres avec le CRPF (Centre régional de la propriété forestière) et l’ONF (Office national des forêts) confirment que les ressources forestières répondent parfaitement aux besoins d’un réseau local de chaleur.

En 2018 est alors créée l’association RéAgir (Réfléchir et Agir pour une Chaufferie Bois déchiqueté à Lunas). Son  objectif est de créer un chauffage collectif à bois, à destination des bâtiments publics et privés du centre bourg de Lunas et des environs.

La future chaufferie sera alimentée prioritairement par les ressources en bois locales, ce qui contribue à l’entretien et l’exploitation des forêts les plus proches. La Mairie, intéressée pour envisager le chauffage des bâtiments publics, fait d’ores et déjà partie de l’association. La Communauté de Communes du Grand Orb pourrait la rejoindre, intéressée par la possibilité de chauffer les bassins nautiques qu’elle gère sur Lunas.

L’association Energies Citoyennes 34 est également adhérente de RéAgir. Enfin, RéAgir travaille avec les associations Energie Partagée et Enercoop pour les savoir faire dont ces organismes disposent déjà, ainsi qu’avec la Région Occitanie.

Un projet concerté entre citoyens et institutions locales

L’objectif de l’association est de faire travailler ensemble élus municipaux et citoyens, ainsi que les associations engagées dans le projet, afin d’obtenir l’adhésion de l’ensemble de la population et faire en sorte que le projet devienne un projet partagé avec elle.  Cette chaufferie collective à plaquettes forestières est un système qui  préserve mieux l’environnement et s’inscrit dans le développement durable et l’économie circulaire. A terme, il peut contribuer à relancer la possibilité d’usage d’un parc d’habitations pouvant permettre l’accueil de nouvelles populations susceptibles de revitaliser la vie locale

Les premières actions visent à développer la réflexion autour du projet : rencontres avec la municipalité et son conseil, avec les habitants, avec les propriétaires, maison par maison, afin de créer des dynamiques locales. Plus il y a de candidats au raccordement, plus le projet gagnera en capacité à se réaliser.

Il faut également réunir les informations de base: un cabinet spécialisé en études thermiques va au contact de chaque propriétaire pour connaitre sa situation (type de chauffage, dépenses annuelle constatée, volumes concernés…) et projeter le fonctionnement futur (volumes nouveaux à prendre en considération, consommation envisageable…). Il peut ainsi dimensionner les moyens à mettre en œuvre et calculer un prix d’investissement à réaliser pour le réseau (chaudières, silo, canalisations, sous stations).

Enfin, il faut confronter le projet avec des réalisations existantes (à Fraïsse sur Agout 34 ou à Lucinges 74 notamment). Les évaluations des chaufferies bois déjà existantes sont un bon élément comparatif, en particulier celles du réseau AMORCE (réseau français d’information, de partage d’ expériences et d’accompagnement des collectivités et autres acteurs locaux en matière de transition énergétique)

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