Une idée du parc naturel régional des Vosges du Nord
La proposition d’organiser une résidence d’architecte est venue du parc naturel régional des Vosges du Nord auquel Sarre-Union adhère, dans le cadre plus général d’un programme de redynamisation des centres-bourgs. Le parc a recruté une architecte sur concours, Ana Vida, et a financé l’action. De son côté, la commune s’est chargée de l’héberger et de la nourrir au cours des trois séjours d’une semaine qu’elle a passés dans la commune entre mai et décembre 2019.
Au cours de la soirée de lancement, elle a expliqué aux élus et à la trentaine d’habitants présents le programme de travail qu’elle proposait : un concours photo, une conférence pour les propriétaires de logements construits avant 1948, une autre pour présenter des exemples de réalisations alliant ancien et contemporain. Elle a proposé ensuite une balade sensible au cours de laquelle les participants à l’atelier ont dit ce qu’ils aimaient ou pas dans les lieux visités. Après un temps de collecte et de diagnostic, l’architecte a animé un atelier participatif le 13 juillet, comme un remue-méninge collectif. En septembre, tous ont rédigé des propositions qui ont été retravaillées ensuite avec les élus. Enfin, en décembre, une soirée de restitution a permis à la trentaine d’habitants impliqués (autant qu’au début, mais pas tous les mêmes) de présenter les résultats de l’étude à la population et aux représentants des institutions départementales, régionales, ainsi qu’à l’architecte des Bâtiments de France (Drac).
Propositions des habitants pour trois immeubles vacants
Ce parcours d’"éducation populaire" a permis aux habitants de se rendre compte que ces beaux mais vieux immeubles du centre-ville pouvaient aussi redevenir utiles à l’activité économique et sociale de la commune. Concrètement, ils ont trouvé une nouvelle vocation à trois bâtiments partiellement inoccupés.
Dans le premier qui possède des appartements en étage mais dont le local commercial du rez-de-chaussée est vide, les participants ont conçu un projet de commerce de producteurs locaux qui manque à Sarre-Union.
Dans le deuxième, une maison-bloc composée de deux travées dont l’une est habitée, les habitants et l’architecte ont proposé d’aménager dans l’autre aile un tiers-lieu, afin que les télétravailleurs, nombreux à Sarre-Union, puissent sortir de l’isolement du travail à domicile.
Enfin, les participants à l’atelier ont rencontré le Cercle des entrepreneurs de Sarre-Union qui ont exprimé leurs difficultés pour former et recruter des salariés pour les entreprises industrielles du bassin. Alors qu’ils prévoient la formation et l’embauche de 125 jeunes dans les 5 ans à venir, ils ont souligné le manque de structures d’accueil adaptées ; le lycée peut accueillir des apprentis en alternance, mais rien n’est disponible pour les loger le temps de leur formation. C’est ce à quoi va servir le troisième immeuble inoccupé : il sera aisé d’y aménager rapidement de petits logements.