Ecolocal est une association créée en 2008 par des habitants du département de l’Aude. Avec le projet Futur Narbona, elle tente de répondre à la question « et si le changement climatique était l’opportunité de dépasser la simple adaptation et de repenser nos lieux de vie ? ». Ce projet a été labellisé Paris 2015 COP 21. Il a débuté en septembre 2015 avec une conférence sur le climat qui a accueilli une dizaine de scientifiques, universitaires et praticiens, suivi par deux journées « découverte du territoire » à l’attention d’étudiants. Il a pour objet de réfléchir avec les habitants et les acteurs locaux au territoire de demain dans le cadre du changement climatique. En 2015, les étudiants ont effectué un diagnostic des représentations du changement climatique par les habitants du territoire de la Narbonnaise (qui contient l’agglomération du Grand Narbonne soit 39 communes et environ 125 000 habitants). En janvier 2016, lors d’un « forum habitant », ils ont restitué leurs travaux. Cet événement a été précédé d’une animation autour d’un « mur d’expression », sur une place publique de Narbonne. En 2016, une étudiante, a travaillé sur les imaginaires urbains à Narbonne et ses environs.

Les enjeux du territoire

Le territoire de la Narbonnaise vit du tourisme, des vignes, des oliviers et de l’artisanat. La Narbonnaise est souvent décrite comme une « mer de vignes ». Aujourd’hui, elle représente 75% de la surface agricole. Le taux de chômage est de 20% et de nombreux emplois sont saisonniers. La pression démographique est forte : depuis la fin des années 1980, il y a une hausse de 0.7% par an de la population, l’attractivité du territoire étant due principalement à l’ensoleillement. Le tourisme provoque un doublement de la population entre juillet et août, fait augmenter les prix notamment de l’immobilier, développe les constructions le long des littoraux ou dans les zones périurbaines, et creuse un fossé entre les habitants permanents et les « temporaires ». D’autre part, il y a des risques du fait du réchauffement climatique. Avec l’augmentation du niveau de la mer, entre +0.20 m et +0.60 m d’ici 2100, le risque de submersion marine concerne près de 39 000 habitants. L’érosion côtière, en partie naturelle mais accentué par le réchauffement climatique concerne 14% des terres du littoral audois. La sécheresse, la canicule et les pluies diluviennes sont associés au changement climatique. Dans ce contexte, les enjeux concernent la disponibilité de la ressource en eau, la biodiversité, (12 000 hectares de zones humides, 234 plantes d’enjeux nationaux), la pression foncière… Les entretiens menés en 2015 montrent que certains habitants ont conscience de la vulnérabilité de leur territoire, mais que pour d’autres, le réchauffement climatique n’est pas une préoccupation.