Les projets de production d’énergies renouvelables sont parfois sources de tensions lorsqu’ils s’implantent sur des territoires. D’après l’analyse effectuée par l’Association Technique Energie Environnement (ATEE) – Club biogaz, « l’implantation et l’exploitation d’une unité de méthanisation présente des défis importants, dont l’un d’eux est incontestablement l’acceptation sociale par la majorité des citoyens, qu’ils soient directement ou indirectement concernés par ses retombées et ses impacts ». Aussi, plusieurs motifs d’opposition peuvent devenir des obstacles à l’implantation d’une unité de méthanisation, parmi lesquels :
- Les nuisances olfactives (sur site et pendant les ransports) ainsi que celles générées par le trafic routier,
- L’impact sur le paysage et la perte de valeur des terrains limitrophes,
- Les impacts sur la biodiversité,
- Les risques d’explosion ou d'incendie,
- Le bruit.
Au regard de ces motifs et de la sensibilité de ce type de projet, il apparaît important d’informer les citoyens sur les impacts d’un tel projet dans leur environnement. Il s’agit de faire connaître le fonctionnement d’une unité de méthanisation, de présenter le projet en question, d’en montrer la plus-value et les impacts, de répondre aux questions et préoccupations des habitants riverains. C’est en créant des espaces d’information, de dialogue et de co-construction offrant la possibilité de formuler des propositions d’amélioration du projet que les citoyens et les acteurs socio-professionnels environnants seront les plus à même d’appréhender un projet d’implantation d’une unité de méthanisation. Le contexte Dans le cadre de la politique « énergie-climat » de la Communauté d’agglomération du Niortais (CAN) en Deux-Sèvres, des projets de développement des énergies renouvelables sont en cours de réflexion ou de mise en œuvre. Afin de favoriser l’implantation de deux unités de méthanisation auprès des citoyens et plus largement des acteurs du territoire, la CAN a souhaité développer, avec les porteurs de projet et en partenariat avec l’Ifrée (Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement), une méthodologie visant à mettre en place un dispositif de concertation et de communication, et accompagner les habitants et les acteurs locaux mobilisés au sein de groupes de travail thématiques, jusqu’à la présentation de propositions visant une meilleure intégration du projet au territoire. L’Ifrée intervient dans ce sens depuis 2015 auprès d’un GAEC de 3 associés en élevage de vaches laitières, situé sur une des communes de la CAN, pour la mise en place d’une unité de méthanisation sur cette même commune.