Initialement la commune de Nanterre devait être raccordée au très haut débit via une délégation publique de service public portée par le conseil général des Hauts de Seine. En octobre 2014, le projet Sequalum, confié à l'opérateur Numéricâble, est abandonné. Moins de 60% des foyers étaient raccordés à cette date, les zones pavillonnaires et immeubles de moins de 12 logements étant totalement laissés à l'écart. Pour la ville, la marge de manœuvre est limitée :  située en "zone dense", selon la terminologie de l'Arcep, la mécanique du marché est censée répondre à assurer la couverture de l'ensemble du territoire.

La compétence limitée de la ville

Cette situation suscite cependant la consternation des Nanterriens comme des élus, le très haut débit étant considéré comme un service aussi indispensable que l'eau et l'électricité. Pour accélérer le dossier, la ville signe en 2016 une convention avec Orange pour desservir les bâtiments de l'office HLM. Les zones d'activité et les administrations (écoles, centres culturels…) sont pour leur part desservies par des réseaux d'initiative publique gérés par un syndicat intercommunal, le Sipperec. Et si la ville rencontre régulièrement les opérateurs pour suivre l'avancement des travaux du FTTH pour tous, la ville n'a qu'un rôle limité de "facilitateur".

La mobilisation la plateforme de concertation municipale

Lors des Assises pour la ville d’Avril 2016, où la convention pour le raccordement HLM est officiellement signée, la question de la fibre occupe une partie des débats. C'est à cette occasion qu'est imaginée un dispositif de mobilisation de la population via la plateforme participative de la ville participez.nanterre.fr. "Depuis de nombreuses années la ville a su s'allier avec la population pour faire entendre sa voix, explique Anne Gaël Chiche, responsable de la Maison des initiatives citoyennes de la ville de Nanterre. Car depuis plus de 50 ans, Nanterre a vu de grands projets émerger - réseaux ferrés, autoroute A86, etc.  Or, impliquer les habitants bien informés, c’est un des leviers pour restaurer le dialogue. »

Nanterre
Crédit : Ville de Nanterre

Plus de 2000 contributions

Concrètement, un questionnaire est mis en ligne sur la plateforme de la ville en mars 2017. Relayé par les réseaux sociaux, les médias municipaux et des réunions publiques (200 participants pour celle organisée au Mont Valérien) cette consultation rencontre très rapidement un vif succès. Au total, plus de 2000 contributions ont été récoltées (4000 foyers), émanant de particuliers mais aussi de travailleurs indépendants et de syndics d'immeubles – ceux de moins de 12 logements, non concernés par les obligations de mutualisation de l'Arcep, étant délaissés par les opérateurs. Sans surprise la mobilisation la plus forte est venue des quartiers sud (Mont Valérien) où l'habitat est le plus diffus.

Une accélération tangible des travaux

Ces données ont ensuite fait l'objet d'une restitution sous forme d'une cartographie interactive montrant, à l'aide d'un code couleur, les quartiers où les besoins sont les plus importants. "Nous avons opté pour des statistiques rendues à l'échelle de l'Iris – unité de population retenue par l'Insee – afin de ne pas transmettre de données personnelles aux opérateurs qui auraient pu les utiliser pour du démarchage" souligne Anne Gaël Chiche. Ces données ont servi ainsi aux élus et services municipaux pour négocier avec les opérateurs : en s'attaquant aux zones les plus colorés, ils n'auraient aucun mal à recruter des clients ! Le message a du reste été entendu, la commune étant fin 2019 fibrée à 94 %.

Acteur

Acteurs

Ville de Nanterre

Bilan

Bilan

2000 formulaires remplis, représentant 4000 foyers

Une réunion publique avec plus de 200 personnes

Un taux de couverture en fibre qui atteint 94%

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