La ville travaille en partenariat avec une association pour concevoir des espaces naturels dans ses écoles, et qu'ils soient mieux partagés par les élèves. Fin 2021, les 79 établissements de la ville seront dotés d’espaces verts. La ville travaille en partenariat avec une association pour concevoir des espaces naturels dans ses écoles, et qu'ils soient mieux partagés par les élèves. Fin 2021, les 79 établissements de la ville seront dotés d’espaces verts.

Remettre de la nature dans les cours d'école demande un peu de concertation. Lille, qui travaille depuis plusieurs années pour des écoles et une ville à hauteur d'enfant, a entamé en 2018 un programme de végétalisation dans le cadre de son projet éducatif global. Neuf cours d'école auront été déminéralisées fin 2021, avec au moins un tiers de surface végétale et un tiers de surface mixte. Les 79 établissements de Lille seront alors dotés d'espaces verts.

Jeu libre et égalité fille-garçon

« On s'est posé la question de la cour d'école comme espace central dans lequel se jouent beaucoup de choses : bien être, jeu libre, égalité fille-garçon, lien avec l'apprentissage, explique Charlotte Brun, adjointe au maire, en charge de la ville éducatrice, de la ville à hauteur d’enfants, de la jeunesse et du soutien à la parentalité. Une grande place est occupée pour le foot et il n'y a souvent que des garçons. On a mené un chantier et la question de la végétalisation est vite arrivée pour répondre à ces besoins mais aussi pour réduire les îlots de chaleur. La particularité de ce projet est qu'il est porté par le service éducationUne cour d'école 100 % goudronnée contribue au réchauffement urbain : avoir plus de végétaux et revoir la couleur du revêtement, améliorer l’absorption d'eau… cela participe à l'objectif de la ville, même si cela ne bénéficie pas systématiquement aux enfants sur la problématique de la chaleur, notamment parce qu’en été ils ne sont pas à l’école. »

Onze écoles totalement minérales

En 2018, la commune identifie neuf cours d’écoles totalement minérales en cœur de ville. Elle fait alors appel à Récréation urbaines pour mettre en place des ateliers participatifs en suivant le cahier des charges portés par la ville.

Cette association, créée par l'urbaniste Céline Lecas et la psychologue Clémentine Delval, encadre des ateliers sur tous les temps de l’enfant scolaire et périscolaire et échange avec les équipes pédagogiques - diagnostic de cour, maquettes, plan programme avec les types d'aménagements souhaités - afin de proposer des recommandations aux services municipaux et à l’agence d’architecture et de paysage en charge du projet de végétalisation. Elle propose des préconisations d'usage de la cour d'école et réalise un guide d’usage sur le sujet après les aménagements en revenant échanger avec les acteurs de l'école.

Image retirée.

Concevoir différemment l’espace de jeu

« Dans un projet éducatif global on part de la consultation des enfants et de l'ensemble de la communauté éducative. Le principal blocage c'est de faire tomber l'idée qu'un jeu, pour être sûr, doit être conçu par une entreprise et au-dessus d'un sol bitumé. C'est plutôt les parents qui freinent ou s'inquiètent. La meilleure solution consiste à rassurer, en se concertant et en cheminant ensemble. Les exemples déjà réalisés dans les écoles à côté aident aussi », précise l'adjointe au maire« Cela demande aussi du travail et de l'adaptation pour l'Éducation nationale et une surveillance active des enfants lors des jeux », ajoute la directrice du projet éducatif global de Lille, Céline Royer Pruvost.

Alors que la végétalisation peut être envisagée comme la création d'espaces verts et d'îlots de fraîcheur inaccessibles, qui réduisent la surface de jeu, le parti pris de la commune est de laisser ces espaces accessibles aux enfants. Cela nécessite de concevoir différemment le projet et de trouver un équilibre pour le maintien des activités habituelles organisées en extérieur pendant les récréations ou dans le cadre du temps périscolaire.

Un budget de 400.000 euros par an

Pour ce programme mené dans neuf écoles, la commune a consacré un budget d'investissement d'environ 400 000 euros par an. S'y ajoutent le financement de l'association Récréations urbaines et le temps de travail, environ un mi-temps pour trois agents. « Cela demande beaucoup d'aller-retours avec les directeurs pour les convaincre, même si on travaille très bien avec l'Education nationale », remarque Charlotte BrunChaque école ayant un projet différent, certaines problématiques comme la présence en zone inondable conduisent à des réponses innovantes. « Au fur et à mesure, on apprend et on va plus loin sur la récupération d'eau, la végétalisation. Dans une école en zone humide, on va expérimenter l'installation de terre-pleins qui vont capter l'eau », explique Céline Royer Pruvost. Les trois dernières écoles végétalisées présenteront 100 % de surfaces perméables.

Prochaine étape : rénover le bâti

Bientôt, un deuxième volet d'action va être lancé avec un plan de rénovation énergétique global des écoles. « On va commencer avec 15 établissements et on croisera les interventions sur le bâti et les cours d'école », conclut l'adjointe au Maire, Charlotte Brun.

Thématique d'inspiration
Problématique
L’aménagement des espaces verts