La maire de Paris, Anne Hidalgo, lancera ce mardi 16 septembre dans le XIIe arrondissement le premier "budget participatif" parisien, qui donnera aux habitants de la capitale la possibilité de voter, du 24 septembre au 1er octobre, pour des projets qu'ils jugent prioritaires.

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Anne Hidalgo entend soumettre au vote des Parisiens 5% du budget d'investissement de la ville soit, sur l'ensemble de la mandature, 426 millions d'euros, 71 millions par an en moyenne. Un tel montant ferait du budget participatif parisien le plus important au monde en valeur absolue selon la ville, même si ce classement peut être réinterrogé par rapport à d'autres expériences emblématiques, comme Porto Alegre, qui a fait figure de pionnier dans le monde, ou Chengdu en Chine (depuis 2008, pour des projets de développement rural).
A partir de l'année prochaine, les projets soumis au vote des Parisiens seront ceux qu'ils auront eux mêmes proposés, passés au filtre des services de la ville. Cette année, compte tenu du calendrier raccourci, la mairie a choisi de mettre sur la table quinze projets, parmi lesquels devront se dégager cinq lauréats ou plus, pour un montant maximal de 20 millions d'euros.
Tous les Parisiens sont appelés à voter, quels que soient leur nationalité et leur âge, en mairie et sur internet (www.budgetparticipatif.paris.fr). Les votants devront déclarer sur l'honneur leur nom, prénom, date de naissance, adresse.
Les quinze projets, d'ores et déjà consultables sur internet, et visibles à partir de lundi à l'espace "Paris Rendez-vous", se révèlent très divers, touchant aux domaines de la culture, de l'environnement, du sport, des loisirs ou de l'aménagement urbain. On constatera toutefois qu'ils ne touchent pas aux sujets les plus "lourds" ou les plus sensibles tels que le logement ou le social par exemple...
"Cultiver dans les écoles" doit permettre de créer des jardins pédagogiques dans la totalité des écoles maternelles de la capitale (un million d'euros), tandis que "Reconquête urbaine" propose de réhabiliter par des interventions artistiques et paysagères des espaces délaissés, notamment autour du périphérique (1,5 million d'euros). Autres suggestions : créer des terrains de jeu de ballon sur des lieux insolites, végétaliser des murs, rénover les kiosques à musique, créer des espaces de co-working étudiants-entrepreneurs... Le plus coûteux (8 millions d'euros) envisage de créer deux piscines éphémères susceptibles d'être déplacées d'un site à l'autre, et le moins (400.000 euros) de mettre à disposition des enfants des "tipis" et des jeux pour fêter leur anniversaire dans les parcs et jardins de la ville. On est donc plutôt sur des projets plaisants mais pas véritablement structurants pour l'avenir de la capitale et de ses habitants.
On connaît les critiques souvent émises à l'encontre des initiatives de budgets participatifs. Elles portent généralement sur la nature des projets justement, mais aussi sur le poids réel de la voix des citoyens dans le processus de décision et sur le type de population qui va finalement s'exprimer (le fameux "c'est toujours les mêmes !"), quel que soit le mode d'organisation choisi (via les comités de quartiers, en direct comme ici à Paris...). Reste que plusieurs expériences ont fait leurs preuves, et pas seulement dans les grandes villes, que l'on songe par exemple à Grigny dans le Rhône ou à Morsang-sur-Orge dans l'Essonne.

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