Le territoire périurbain est symptomatique d’écosystèmes sous-tension, lieu d’enjeux écologiques majeurs : disparition des terres arables, dégradation des écosystèmes et perte de biodiversité, impact des flux sur la qualité de l’air… Ce constat fait à la demande explicite de citoyens et de collectivités locales souhaitant agir sur les enjeux environnementaux de leur territoire, a donné lieu à la création du Labo du 100e Singe.

L’association

Le 100e Singe développe un lieu pilote situé à 15 km au sud-est de Toulouse et structuré autour de quatre espaces collaboratifs : une micro-ferme maraîchère en permaculture, un espace de coworking qui accueille des professionnels nomades ou semi-nomades, une table d’hôtes qui utilise les productions de la micro-ferme et s’ouvre en cuisine partagée, un espace de formations (nouvelles formes d’agriculture, RSE, gouvernance partagée…).

Le projet du Labo du 100e Singe s’appuie sur ce tiers-lieux périurbain et réunit des associations, citoyens, collectivités locales et établissements pédagogiques autour d’actions de sensibilisation des citoyens, de mise en action de professionnels et d’accompagnement des politiques publiques en faveur de la transition écologique. Les leviers d’action choisis sont la production agricole biologique en circuit court sur petites surfaces et le rapport à l’alimentation.

Le contexte

Le projet s’étend sur le territoire du Sicoval, la communauté d’agglomération du sud-est Toulousain. Ce territoire regroupe 76000 habitants, près de 34000 emplois, 36 communes sur 250km² où résident plus de 56% des actifs. L’activité économique urbaine y est très dynamique notamment autour de Labège Innopôle, un des plus importants technopoles de France, bassin de 25.000 emplois, qui constitue notamment un levier d’accroissement urbain important à venir.

La pression immobilière est croissante sur les terres non bâties, les surfaces agricoles perdent du terrain face à l’urbanisation, les espaces de biodiversité diminuent et la culture céréalière intensive gourmande en intrants chimiques dégrade la qualité des sols. Les villages se transforment en villages-dortoirs et les champs cèdent face aux centres commerciaux.

Le flux des habitants se déplaçant chaque jour vers des lieux de travail urbains dégrade la qualité de l’air et encombre les voies d’accès. Sur le territoire, 75% des déplacements se font en voiture au détriment des transports publics et piétonniers. Ce territoire est symptomatique des enjeux de préservation rencontrés par de nombreuses périphéries urbaines. Face à ces mutations rapides, les politiques publiques peinent à maintenir une vision à long terme harmonieuse du développement.

Le Labo du 100e Singe répond au besoin exprimé par les citoyens d’un lieu fédérant une dynamique autour des enjeux de l’agroécologie et des mutations du travail.

Le projet et les acteurs

Le Labo du 100e Singe est une série d’actions cohérentes et complémentaires amorçant la transition agroécologique en périphérie urbaine autour de la production agricole et de l’alimentation.

Il implique les acteurs divers : CCFPPA et CFA de l’Agrobiopole de Castanet, Master Agrofoodchain, Erable 31 et Adear, Terre de Liens, Conseil Départemental de Haute-Garonne et Communauté de Communes du Sicoval) , école primaire et maternelle d’Escalquens, lycée de Saint-Orens, Graines de Troc, (Communauté de Communes du Sicoval et Conseil Départemental de Haute-Garonne.

Le projet du Labo du 100e Singe est issu du processus d’une année (2016) d’analyse et de recueil de données (questionnaires, rencontre d’acteurs, rencontres de citoyens) sur les enjeux du territoire périurbain en matière de système alimentaire et de préservation des écosystèmes (nouveaux modèles de productions agricoles, recréer du lien autour de l’alimentation, mutation du rapport au travail).

Dès le départ, le projet inclut et associe les citoyens à l’origine des réflexions et de la structuration.

Les actions

Les actions prévues sont les suivantes :

  1. sensibilisation à l’écologie de jeunes enfants : une convention entre le CLAE (périscolaire) et l’école d’Escalquens prévoit la formation des animateurs et enseignants et des liens seront établis avec les personnels de la cantine sur le gaspillage alimentaire. La mise en place d’un jardin nourricier dans l’école sera réalisée pour cette première expérimentation par le maraicher de la micro-ferme avant l’embauche d’un animateur, l’objectif étant de développer ces animations sur plusieurs écoles du territoire. Enfin, l’objectif est aussi de toucher les parents en organisant une fois par trimestre des ateliers sur le site du 100ème Singe.
  2. ateliers de « passage à l’action » auprès d’une classe de lycéens (en seconde puis en première) pour mener un projet de développement durable au sein de leur lycée. Une première expérimentation a été menée en 2018 avec le lycée de St Orens avec 14 lycéens et leurs enseignants. La méthodologie a consisté en un atelier au Lycée, deux rencontres sur site pour travailler en groupe à l’élaboration d’un projet, un hackathon d’une journée pour présenter l’ensemble des projets et en sélectionner un à mettre en œuvre l’année suivante. Un autre projet consiste à créer un jeu grandeur nature dédié à sensibiliser les enfants.
  3. Travail de lobbying et d’animation des acteurs à l’échelle de l’agglomération et de réflexion partagée sur les enjeux agricoles et alimentaires, l’implantation d’espaces agricoles péri-urbains durables en lien avec les citoyens. Les collectivités (Toulouse Métropole, Sicoval, Département) sont partenaires de ce projet et aveulent proposer des tables rondes pour enrichir les réflexions, coordonner les différents acteurs et aider à l’élaboration des politiques territoriales alimentaires. Un groupe de travail réunissant Terre de Liens, l’Ardear, un Jardin de Cocagne, Erable 31 a été constitué  afin de préparer des temps d’échanges sur l’agriculture péri-urbaine.
  4. La 4ème action concerne la restauration collective à la demande du Sicoval et devrait permettre d’accueillir les chefs-cuisiniers des restaurations collectives pour tester concrètement la réintroduction de produits biologiques dans leurs menus.
Thématique d'inspiration
Problématique
Agriculture et alimentation durable