A Montjustin, pour maintenir la vie dans ce village du Luberon, reconstruit pas à pas dans les années 1950, le conseil municipal a décidé, avec les habitants, d’acquérir un terrain au coeur du village.

A Reillanne, le bourg d’à côté, la maire souhaiterait expérimenter l’aménagement communal d’un terrain. Comment produire des logements qui pourront à la fois répondre aux besoins présents et évoluer en fonction des besoins futurs, accueillir de nouveaux habitants et activités dans des conditions abordables et durables ? C’est pour la Preuve par 7 l’opportunité d’introduire d’avantage de souplesse au cœur des procédures d’urbanisme.

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Comment y accueillir de nouveaux habitants, et perpétuer l’esprit collectif attaché au village ? 

Communes voisines dans le Parc Naturel Régional du Luberon, les villages de Montjustin et Reillanne incarnent un espace rural soumis à de fortes pressions foncières. En conséquence, les « locaux » ont des difficultés à se loger. Pour contrer ces effets pervers d’une région si séduisante, élus et habitants redoublent d’efforts pour préserver une vie et une dynamique locale.

Montjustin est un village remarquable non seulement par ses paysages – perché sur une crête du massif du Luberon – mais aussi singulièrement par les gens qui l’ont habité. Un village reconstruit pas à pas dans les années 1950 sans règles d’urbanisme ni plans d’architectes, façonné à travers des liens familiaux, des liens d’amitiés, des liens humains. Pour maintenir la vie, éviter la dévitalisation et la spéculation foncière, le conseil municipal a décidé avec les habitants d’acquérir un terrain au cœur du village, entre la mairie, le café associatif installé dans l’ancienne école, l’église et le presbytère. Comment y accueillir de nouveaux habitants, et perpétuer l’esprit collectif qui y est attaché ? Comment profiter du projet pour recréer un espace public au sein de la commune ?

Le projet municipal de construire deux logements communaux est ainsi élaboré autant au conseil des élus que dans les discussions de tous. Comment mettre d’accord, sur un projet commun, habitants historiques, résidents secondaires, jeunes agriculteurs, élus ? Avec les Nouveaux Commanditaires, la Preuve par 7 a questionné la commande pour changer d’échelle et transformer ce projet de logements en projet de village.

En 2018, Valérie Cudel, médiatrice au sein des Nouveaux Commanditaires, a sollicité l’expérience d’un architecte, Felix Mulle. Sa mission est de transcrire les intentions exprimées par le groupe commanditaire, en prenant en compte les composantes spatiales et les contraintes d’usage, afin de proposer une démarche architecturale et paysagère. Une proposition alors trop formelle et aboutie génère des réticences et fait l’objet de critiques de la part d’une partie des habitants du village. L’agence d’architecture Concorde est alors sollicitée par l’équipe communale et la médiatrice en 2019 pour orchestrer deux réunions publiques. Visant à concerter un groupe d’habitants sur les questions de flux et de stationnement, d’espace collectif et sur la spatialisation des futures constructions les participants sont invités à manipuler en groupe des volumes à échelle réduite.

En fin de mandat (2018-2020) la démarche a été fortement ralentie, car elle générait toujours un débat au sein des habitants de Montjustin. Ce débat a permis aux habitants du village de se parler, de confronter les points de vue sur l’avenir de Montjustin, et de se rendre compte que beaucoup se sentaient légitimes pour décider directement de l’avenir du village. Les élections municipales de mars 2020 ont donc permis à une équipe composée de 6 nouveaux élus (sur 7) et appuyée sur une équipe de 21 personnes volontaires (sur 63 électeurs) pour assumer le pouvoir local et prendre le relais de l’ancien conseil municipal. L’équipe de décideurs ainsi élargie, le projet de logements pourrait reprendre prochainement.

Le passage à la phase opérationnelle du projet devra cependant répondre aux questions suivantes : quels sont les mécanismes d’un urbanisme à l’échelle du village et quelles sont les limites de la concertation à l’échelle d’une petite unité démocratique ?

La commune de Reillanne, accompagnée de plusieurs porteurs de projets, souhaite construire un quartier durable, chemin du Largue, sur un site d’une surface d’1,8 hectares, distribué sous forme de terrasses séparées par un talus végétal. Situé en contre-haut du centre-ville, le terrain offre une vue imprenable sur le bassin. Le projet vise une haute qualité environnementale et architecturale, la préservation de la qualité paysagère du site et une articulation pensée entre le centre-bourg et le nouveau quartier.

C’est l’occasion de questionner la faisabilité d’une commande publique dont le programme, par son originalité et sa mixité, favorise une construction collective et la cohabitation d’une diversité d’acteurs, contribuant à la genèse d’un terrain d’expérimentation en matière de vie locale durable.

Depuis 2017, un groupe projet composé des porteurs de projet et des élus communaux se sont réunis à plusieurs reprises pour co-construire le programme d’opération en recourant aux techniques de médiation éprouvées, animées par le Parc. Cette animation a permis à chacun de s’exprimer aussi bien sur son projet que sur le projet d’ensemble. Des simulations graphiques individuelles puis collectives ont servi de support à la discussion et aux échanges en faveur d’une vision partagée.

En juillet 2019, une consultation publique lancée par la commune vise à sélectionner une équipe de maîtrise d’œuvre des aménagements du futur éco-quartier. La Preuve par 7 a orienté les élus et les partenaires vers la rédaction d’un cahier des charges assez souple pour que les concepteurs recrutés puissent s’emparer de la mission et pour permettre une définition progressive du programme d’aménagement.

Depuis janvier 2020, l’objectif a été d’élargir le cercle des acteurs concernés et concertés dans le projet. Une réunion publique a eu lieu, suivi d’une commission réunissant plusieurs voix discordantes afin de discuter du futur écoquartier. Dans ce cadre, et dans l’objectif d’être au plus proche des suggestions et des souhaits des riverains, la Preuve par 7 a proposé de mettre en place une démarche de programmation ouverte avec une permanence territoriale. Malgré un intérêt de la mairie, cette proposition jugée trop consommatrice en temps, en énergie et en argent a été rejetée.

Thématique d'inspiration
Problématique
L’aménagement des espaces verts