La communauté de communes des Crêtes préardennaises développe de longue date une politique énergétique impliquant les habitants. Illustration avec la mise en place d'un "parc citoyen d’éoliennes", et le financement d’outils d’aide au développement des énergies renouvelables pour les particuliers.

Depuis le début de son existence en 1995, la communauté de communes des Crêtes préardennaises a œuvré dans le domaine énergétique. Dans ce territoire occupé à 23% par des surfaces boisées, plus d’une quinzaine de chaufferies collectives au bois ont été installées depuis 2009. (Lire l’article La maison bioclimatique, un débouché pour le bois des forêts ardennaises).

Cette volonté politique s’est renforcée et s’est traduite en 2013 par la signature d’un plan Climat ambitieux à l’horizon 2020, qui dépasse même les objectifs fixés par l’État : 20% d’économies d’énergie, 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre et… 100% de la consommation énergétique du territoire couverte par des sources renouvelables, hors transport. Cette démarche se développe en encourageant les initiatives citoyennes.

Un principe : faire participer les habitants

Associer les communes et la population à l’élaboration des politiques publiques, c’est un principe central pour la communauté de communes des Crêtes Préardennaises. L’histoire de cette vaste intercommunalité rurale (22.508 habitants), dotée d’une faible densité de population (22 habitants au km²), est marquée par une "volonté de s’emparer de son avenir, en faisant participer la population", comme l’explique le vice-président en charge du développement durable, Jean-Marie Oudart.
Voilà une des raisons qui a conduit la communauté de communes à s’inscrire en 2015 dans une démarche de labellisation Cit’ergie lancée par l’Ademe. (lire encadré)

"Parc citoyen" d’éoliennes ouvert en 2016

La création d’un "parc citoyen" de trois éoliennes (0,8 MW chacune), ouvert en 2016 résulte d’une démarche lancée très en amont de Cit’ergie, dès 2002, par la collectivité. Objectif : faire profiter les habitants des retombées financières de l'opération. (voir notre article : Parc éolien citoyen dans les Ardennes) . Pour cela, la communauté de communes a décidé d’expérimenter le financement participatif et citoyen, et a aidé au règlement du poste d’une animatrice pour associer les habitants au projet.

Animatrice à temps plein pour animer le financement participatif

Dédiée à temps plein sur ce projet, l’animatrice de la communauté de communes a eu pour mission d'inciter la participation des habitants au financement du parc. Au-delà, son rôle est d’accompagner les montages juridique et financier du projet, en partenariat avec l'association Énergie partagée. La communauté de communes a par ailleurs contribué directement au financement du parc éolien en prenant des parts aux côtés des habitants dans la société par actions simplifiées (SAS) qui porte l'entreprise. "L’une des 3 éoliennes appartient même aux enfants du territoire", souligne avec enthousiasme le vice-président. "Nous avons même fait le choix de revendre l’électricité produite par une éolienne à Enercoop, sans bénéficier du tarif réglementé !" Les élus de la communauté de communes ne veulent pas cantonner la production d'énergies renouvelables au seul parc d’éolien citoyen.

Cadastre solaire pour évaluer le potentiel photovoltaïque

La communauté de communes soutient aujourd'hui les initiatives d’habitants en finançant des outils permettant de définir le potentiel photovoltaïque de leurs toitures (surface disponible, production attendue, financement, rentabilité, installateurs…).
Un "cadastre solaire" va ainsi être réalisé à l'échelle du territoire afin que chaque habitant puisse consulter gratuitement le potentiel de sa toiture et poursuivre, ou non, par l'installation de panneaux solaires photovoltaïque sur ses toitures.

SAS pour porter des centrales villageoises photovoltaïques

S'inspirant du parc éolien citoyen, un projet de "centrales villageoises photovoltaïques" a émergé. Une SAS, offrant une grande souplesse de fonctionnement, a été créée début 2017 avec une quinzaine d'habitants moteurs de l'initiative. La première tranche de travaux envisagée correspond à une fourchette de 10 à 15 toitures pour une puissance totale d'environ 90 à 135kWc (9kWc par toiture environ).

Démarche de labellisation Cit’ergie 
Destiné aux communes et intercommunalités, le label piloté par l’Ademe récompense pour quatre ans le processus de management de la qualité de la politique climat air énergie de la collectivité. "Cit’ergie nous aide à renforcer l’action de la communauté de communes en adoptant une approche transversale, développe le vice-président. Nous réunissons toute l’équipe de la communauté de communes autour d’une table, élus et salariés issus de tous les services afin de faire le point sur ce que chacun fait pour limiter ses consommations énergétiques."

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Energie partagée