"Ici, on ne travaille jamais sans les acteurs du territoire !", se réjouit le directeur du pays en charge de l’animation du conseil de développement du pays de la Haute Sarthe, Nicolas Potier. "Ici", c’est un territoire qui couvre 82 communes et trois EPCI entre Le Mans et Alençon, fédérés depuis 2002 en pays pour développer un territoire rural de 50.000 habitants. La participation de la société civile est un principe acté depuis le départ, grâce à l'intégration des membres du conseil de développement dans les commissions thématiques du pays et leur participation directe à la conception des projets du territoire.

Pas de distinction entre projets d'élus ou de membres du conseil

Dans chacune des huit commissions thématiques du pays siègent indistinctement des élus locaux et des membres du conseil de développement, émanant des structures représentatives du territoire : entreprises, associations, acteurs de la formation... Le président du conseil de développement est également membre de droit du bureau du pays. "Il n'y a aucune distinction entre projets, qu'ils soient initiés par des élus ou des membres du conseil de développement", note le directeur du pays et animateur du conseil de développement.

Bien concertée, une action est plus efficace

Ainsi, lorsqu'une commission propose un projet, il a ainsi l'avantage d'être porté à plusieurs niveaux : par les élus qui en décident la réalisation mais aussi par les acteurs de terrains susceptibles d'en assurer sa mise en œuvre. "Cette intégration est un atout majeur : chacun entend la même chose, on ne démultiplie pas les lieux de débat, on est plus efficace et surtout, on va plus loin", poursuit-il.

Stratégie touristique élaborée par l’ensemble des acteurs

Ce fonctionnement collectif se déploie ensuite sur chaque projet acté par le pays. Exemple avec l’élaboration de la stratégie touristique, adoptée en 2017. "On a identifié le maximum d'acteurs, ensuite intégrés dans la démarche : offices de tourisme associatifs, acteurs du patrimoine, de l'éducation…" Résultat, une fois la stratégie finalisée, le pays disposait de tous les ingrédients pour déposer un dossier de Pays d'Art et d'Histoire.

Accompagner les porteurs de projets sans forcément les intégrer

Pour autant, l'objectif n'est pas que tous les acteurs privés porteurs de projets soient partie prenante du travail collectif. Ils peuvent être simplement accompagnés, comme dans le cas actuel d'un groupe d'agriculteurs qui conçoit un projet de méthanisation. "Nous les soutenons en méthodologie, sans qu'ils ne participent à la gouvernance des programmes portés par le pays. Mais la porte est ouverte s'ils veulent apporter leur expérience au groupe," indique le directeur.

Des innovations "spécial société civile", notamment vers les jeunes 

Parfois, le conseil de développement est directement à l'origine de projets, notamment dans sa mission initiale : la concertation. C'est le cas du "parlement jeunes" lancé en 2010 et qui visait à faire s’exprimer les jeunes du territoire. Au départ, "la simple" organisation d'un débat territorialisé sur le thème "Territoire ruraux, attentes sociales et services pour l’enfance et la jeunesse" organisé dans le cadre de l'Agenda 21 régional. Mais l'aventure s'est poursuivie. L'année suivante la Haute-Sarthe a proposé une journée autour de la citoyenneté et de l'engagement des jeunes puis en 2012, elle a associé les 16-25 ans au diagnostic mobilité du Scot. Dans cette dernière étape, les jeunes ont même renseigné leurs déplacements sur une interface web, selon un principe de "cartopartie", une forme de diagnostic novatrice. 

Acteur

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Conseil de développement du pays de la Haute Sarthe

Bilan

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Prendre le temps d’expliquer le fonctionnement institutionnel parfois complexe

Après quinze ans de fonctionnement intégré entre élus et membres du conseil de développement, le bilan est positif. Seul point à surveiller, l'indispensable sensibilisation au cadre institutionnel du pays : "Il ne faut pas sous-estimer l'importance de la phase d'acculturation à une organisation relativement complexe. S'il est perdu dans le fonctionnement institutionnel, un membre du conseil de développement ne revient pas." Le travail commun permet d'assurer une certaine continuité de l'action au-delà des échéances électorales et ce, à une échelle politiquement "neutre". C'est aussi, bien sûr, une affaire de relations humaines : "Les trois présidents successifs du conseil de développement - un enseignant, un militant associatif et aujourd'hui une cheffe d'entreprise - n'ont jamais empiété sur la mission des élus. Inversement, les présidents du pays respectent la place majeure du conseil de développement," conclut le directeur du pays de la Haute Sarthe.

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